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La régénération naturelle

La régénération naturelle est la capacité d’un milieu à se reconstituer sans intervention extérieure suite à une perturbation. On emploie souvent ce terme dans le domaine forestier et en sylviculture.

Ce que je veux aborder ici est la capacité du corps humain à se régénérer de manière naturelle, sans intervention de la médecine ou de techniques médicales, mais en utilisant le milieu naturel dans lequel nous évoluons.

Il s’agit de notre capacité d’auto-guérison, qui consiste à stimuler délibérément et consciemment les ressources de notre corps pour maintenant ou rétablir son équilibre.

L’auto-guérison est une démarche permanente ; dès qu’elle s’arrête, c’est la maladie qui survient. Mais même lorsque la maladie est là, le principe d’auto-guérison demeure présent.

Je précise ici qu’il n’est pas question de remettre en cause la médecine allopathique. Mais notre esprit a également un fort impact et pouvoir sur notre corps, et ne pas le prendre en compte serait à mon sens une erreur.

Pour s’auto-guérir ou pour contribuer à maintenir son équilibre, les pratiques ou conseils suivants sont souvent préconisés :

LE SOMMEIL

Le sommeil est d’abord une fonction biologique essentielle : nous ne pouvons pas vivre sans dormir. Il est indispensable à la récupération de nos forces physiques et psychiques.

Le sommeil est une période d’activité importante. La synthèse des protéines et les divisions cellulaires augmentent. Le sommeil est associé à la sécrétion de certaines hormones, telle l’hormone de croissance qui participe à la revitalisation du système immunitaire.

Le sommeil a également un rôle sur le cerveau. Il participe au processus de mémorisation et de traitement de l’information. Il consolide la mémoire et élimine toute information inutile et parasite.

Voici quelques règles pour bien dormir :

  • éviter caféine et théine
  • éviter le sport le soir
  • dîner léger
  • respecter un temps de sommeil suffisant : selon la National Sleep Foundation ( 2015), un enfant de 6-13 ans devrait dormir 9 à 11h, un adulte 7 à 9h, un senior 7 à 8h
  • respecter le plus possible des horaires réguliers du coucher et du lever. Il est d’ailleurs préférable de se coucher tôt ou de se lever tôt. Enfin, penser que l’on peut récupérer des heures de sommeil perdues et un leurre.
  • Eviter les expositions à la lumière. Donc éviter télé, écrans, téléphones portables.
  • Un environnement trop chaud : une chambre surchauffée ne favorise pas un bon sommeil.

Enfin, écoutez-vous : quand vous sentez le sommeil arriver, ne luttez pas. Allez vous coucher.

LE JEÛNE

Le jeûne est une privation partielle ou totale de nourriture. De nombreuses recherches scientifiques ont été et sont menées pour mettre en lumière les bénéfices du jeûne :

  • Il accentue le mécanisme de détoxification de l’organisme
  • Comme notre intestin est mis au repos, une nouvelle flore intestinale se met en place. Le jeûne a donc un effet sur le microbiote
  • Il améliore la résistance au stress oxydatif
  • Il favorise le renouvellement des cellules souches du système hématopoïétique (processus physiologique de production des cellules sanguines ou d’autres éléments du sang)
  • Il favorise l’autophagie (l’autophagie est stimulée pour permettre l’adaptation et la survie des cellules soumises à des conditions de stress).

Des études ont également montré :

  • Un jeûne de 7 à 10 jours améliore les symptômes de la polyarthrite rhumatoïde
  • Une diminution significative de la douleur chez les personnes atteintes de fibromyalgie
  • Un jeûne intermittent augmente la sensibilité à l’insuline, stimule la lipolyse, diminue la pression artérielle

Même si ces études et ces résultats sont controversés, il n’en demeure pas moins que le jeûne a un impact positif sur le corps et l’esprit.

Il existe plusieurs types de jeûne : jeûne thérapeutique, mono-diète, jeûne hydrique, diète protéinée, et de durée plus ou moins longue.

Dans tous les cas, il doit être pratiqué avec précaution, en respectant certaines conditions. Il est donc préférable d’en parler avec un professionnel de la santé.

DÉTOXIFICATION

La détoxification part du principe que le corps a besoin d’éliminer des toxines dont il serait en surcharge. Mais est-ce vraiment nécessaire ?

On entend beaucoup parler de moyens naturels et de cures pour détoxifier son foie. L’objectif : régénérer l’organe, le purifier et le désencrasser.

Le foie est un organe essentiel du corps humain sans lequel on ne peut pas vivre. Il assure plus de 300 fonctions vitales. Notamment, il fabrique une grande partie des protéines du sang et dégrade les substances toxiques, qu’elles soient issues de notre propre corps ou de l’extérieur (médicaments, alimentation par exemple). Le foie ne stocke pas les déchets mais il les transforme en molécules qu’il peut ensuite éliminer. De ce fait, une personne en bonne santé n’a aucune raison d’avoir un foie surchargé de toxines. En revanche, une maladie grave, une consommation d’alcool ou un surpoids peut perturber le travail naturel du foie, et avoir des conséquences graves.

Si le foie assure normalement sa fonction, une détoxification est-elle nécessaire ? Selon certains médecin, non.

En revanche, on connait parfaitement bien les produits et substances à éviter pour perturber le mécanisme naturel du foie :

  • excès d’alcool
  • alimentation trop riche en sucres et en féculents
  • mauvais usage des médicaments.

Mon conseil :

Avoir un alimentation moins riche en glucides et en viande ; et consommer régulièrement des aliments protecteurs pour le foie, c’est-à-dire les légumes verts et les fruits.

LE MICROBIOTE

Le microbiote désigne l’ensemble des micro-organismes (bactéries, microchampignons, protistes, virus) vivant dans un environnement spécifique. Il existe dans le corps humain plusieurs microbiotes :

  • le microbiote cutané
  • le microbiote bucco-dentaire
  • le microbiote pulmonaire
  • le microbiote vaginal
  • le microbiote intestinal.

C’est ce dernier, le microbiote intestinal qui nous intéresse : il est le plus étudié parce qu’il contient un grand nombre de bactéries qui jouent un rôle important dans de nombreuses fonctions et pathologies.

Le microbiote intestinal intervient dans la digestion, mais surtout dans l’immunité et dans certaines pathologies (maladies inflammatoires de l’intestin ou diabète.

Entretenir son microbiote intestinal est donc loin d’être farfelu.

Une étude publiée en 2016 indiquait en effet :[1]

« Le microbiote intestinal est un des plus denses et complexes du corps humain. Son impact sur la physiologie de l’hôte s’exerce à la fois localement, où il joue d’importantes fonctions métaboliques et de consolidation de la barrière intestinale, et à l’échelle systémique de l’organisme, puisqu’il influence des processus aussi fondamentaux que la croissance ou la maturation du système immunitaire. Une caractéristique de l’épithélium intestinal est son extraordinaire capacité de régénération, qui repose sur la présence de cellules souches résidant dans le fond des cryptes de Lieberkühn. Plusieurs études ont montré que le microbiote intestinal participait à ce processus de régénération, suggérant qu’il peut influencer la capacité proliférative des cellules souches intestinales (CSI). (…) Le microbiote peut également exercer des fonctions régulatrices sur les CSI au moyen de modes de communication plus directs, passant par exemple par la liaison de ligands bactériens aux récepteurs de l’immunité innée exprimés par les CSI.(…) »

Il est donc important de prendre soin de notre microbiote intestinal.

Différents signes peuvent nous faire penser qu’il est perturbé ou agressé : troubles digestifs, troubles infectieux (infections OLR ou urinaires par exemple), allergie, anxiété, troubles du sommeil, migraines, …

Le principal facteur à jouer un rôle capital dans l’équilibre de notre microbiote intestinal est bien évidemment l’alimentation.

On n’oubliera donc pas de consommer régulièrement :

  • des fruits et des légumes pour leur apport riche en fibres et notamment : tomates, radis, ail, oignon, topinambour, poireau, asperge, kiwi
  • des aliments fermentés : une fois par semaine apportez dans vos repas choucroute (uniquement le chou), du kéfir ou du miso
  • des épices, et plus particulièrement le curcuma.

On limitera les apports en graisses animales. Et bien évidemment, on évitera les produits industriels et les aliments transformés et ultra-transformés, qui contiennent des additifs chimiques ayant un impact négatif pour le microbiote.

L’activité physique joue également un rôle important dans le maintien de l’équilibre du microbiote.

Je terminerai cet article en rappelant qu’il n’est pas toujours indispensable d’investir dans des suppléments ou compléments alimentaires. Une alimentation variée, issue de produits frais et bio, peut déjà largement suffire à maintenant l’équilibre de votre corps. Prenez le temps de cuisiner et privilégiez le fait maison.


[1] Le dialogue microbiote-cellules souches. Un élément clé pour la régénération intestinale.- Microbiota-intestinal stem cells dialog: a key element for intestinal regeneration. -Aline Stedman1, Giulia Nigro1 et Philippe J. Sansonetti.- https://doi.org/10.1051/medsci/20163211014